Journée professionnelle « avons-nous toutes et tous les mêmes chances ? »

Une journée réservée aux professionnels du secteur « Jeunesse »

Le lundi 25 octobre, le Centre culturel de Genappe, en charge de la fiche « jeunesse », organisait une grande journée consacrée à la question « Avons-nous toutes et tous les mêmes chances ? », qui rassemblait les opérateurs « Jeunesse » du territoire, mais qui rayonnait bien au-delà, avec la présence de nombreux autres institutions actives avec les jeunes !

Les échanges furent passionnants, entre des acteurs de terrain qui sont toutes et tous confrontés, dans leur travail avec les jeunes, à la question des inégalités : en maisons de jeunes, en IPPJ, en accompagnement de mineurs, dans l’enseignement, en centres culturels, en maisons maternelles, dans le cadre de plans de cohésion sociale, en AMO, etc.

Merci à toutes et à tous pour leur participation, et merci à nos deux intervenants de choix, qui ont débuté la journée : Hugues Draelants, sociologue (UCLouvain), auteur de « Comment l’école reste inégalitaire », et Baudouin Decharneux, philosophe (ULB), nous ayant parlé des « déterminismes idéologiques ».

Cet événement était certainement un premier pas vers la reconnaissance du GAL Pays des 4 Bras, comme d’un pôle de rencontres et d’expériences pour le secteur de la Jeunesse.

 

Synthèse de la journée 

A l’issue des tables rondes organisées durant l’après-midi, c’est avant tout le cumul des inégalités qui ressort. Aux inégalités économiques, c’est-à-dire la « pauvreté », s’ajoutent souvent des inégalités en matières de scolarité, d’accès à la culture, de langue, de géographie, de mobilité, etc., pour créer une réelle « précarité ».

Et cette situation de précarité renvoie à un espace des possibles toujours plus restreint. Ce n’est pas que le jeune n’est pas libre de poser des choix, c’est que selon son environnement social, il aura plus ou moins de possibilités, plus ou moins de choix.

Plus ou moins de choix d’écoles, de loisirs, de métiers. On a toutes et tous la possibilité de faire des choix, mais pour certains et certaines, il s’agit de choix « par défaut », voire d’ « illusion de choix ».

Et la sociologie a montré à quel point les chances subjectives (le sentiment qu’on a de pouvoir réaliser telle ou telle chose) correspondent, en règle générale, aux chances objectives, c’est-à-dire à la probabilité réelle, statistique, qu’on a de pouvoir réaliser ces choses. Autrement dit, les personnes les plus défavorisées font souvent de nécessité vertu, en limitant leurs propres aspirations.

Alors, quelle est la solution pour celles et ceux qui travaillent au quotidien avec les jeunes ?

Tout d’abord de les valoriser, de changer l’image qu’ils ont d’eux-mêmes. Par les activités qu’on organise, il s’agit de redonner aux jeunes de la confiance dans leurs propres compétences, dans leur propre efficacité (concept d’ « auto-efficacité » en psychologie). Et ensuite de les aider à prendre conscience des déterminismes. Selon l’idée que prendre conscience de ce qui nous détermine est la première étape vers la liberté, il est important que les activités développent également l’esprit critique des jeunes.

Tous les participants et participantes sont repartis avec de nouvelles perspectives, et plus riches des expériences partagées par les autres…