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Initiatives des agriculteurs face aux défis climatiques et environnementaux
En juin 2024, le GAL Pays des 4 Bras a entamé une nouvelle mission axée sur l’agriculture et la biodiversité. Pour la démarrer, nous avons rencontré cet été une trentaine d’agriculteurs des communes de Villers-la-Ville, Les Bons Villers et Genappe. Retour sur ces rencontres riches en belles découvertes !
Pour faire face aux défis de leurs temps…
L’agriculture est un monde en perpétuelle évolution. Depuis toujours, les agriculteurs s’adaptent aux réalités de leurs temps, intégrant savoirs et techniques au fur et à mesure de leurs découvertes. D’ailleurs, peut-on parler d’une agriculture ? Chaque ferme a son histoire, son contexte, ses savoirs…Il y a autant d’agricultures que d’agriculteurs et d’agricultrices !
Ces dernières décennies, l’évolution s’est accélérée, en parallèle des profonds bouleversements traversés par nos sociétés entières. Les agriculteurs d’aujourd’hui sont confrontés à un grand nombre de défis.
Des défis économiques : comment vivre de son métier quand les prix agricoles restent trop bas, les coûts de production explosent, le prix des terres flambe, quand on est pris dans des enjeux géopolitiques comme les accords UE-Mercosur (accords commerciaux entre l’Union européenne et certains pays d’Amérique Latine), accords au sein desquels les agriculteurs ont la sensation d’être utilisés comme monnaie d’échange.
Des défis climatiques et environnementaux ; comment faire face à des sécheresses et des périodes pluvieuses qui s’amplifient, comment préserver les sols, la qualité des eaux ?
Et puis il y a la PAC (politique agricole commune), comment suivre une politique agricole sans cesse changeante, amenant des charges administratives démesurées…
L’ampleur de ces défis peut expliquer la diminution de la reprise des fermes. Mais les agriculteurs qui persévèrent y font face, la passion du métier dans le ventre !
Circuit court et nouvelles filières locales
Face aux incertitudes des marchés agricoles, pour augmenter leur stabilité et autonomie économique, certains agriculteurs ont choisi la vente directe, et les produits fermiers abondent dans nos campagnes. Pour d’autres, des nouvelles filières de commercialisation s’organisent, offrant des débouchés rémunérateurs aux cultures telles que le froment panifiable, l’orge de brasserie, ou encore la moutarde.
Agriculture biologique, agriculture de conservation des sols, cultures économes en intrants…
Au cœur des champs, les initiatives se multiplient pour faire face aux défis climatiques et environnementaux ; il y a les agriculteurs qui se sont convertis à l’agriculture biologique, et puis il y a aussi tous les autres, qui se passionnent pour l’agriculture de conservation des sols, les cultures économes en intrants et multiplient les essais dans leurs champs. Souvent méconnues du grand public, ces pratiques méritent d’être reconnues… En voici quelques exemples.
Certains agriculteurs se passionnent pour la protection de leurs sols. Ils diminuent le labour pour respecter la vie du sol, et protègent leurs sols de l’érosion en semant des couverts végétaux variés entre 2 cultures. Ils diversifient les cultures pour renforcer leur système agricole. Ils replantent des haies, aux multiples rôles bénéfiques pour l’agriculture et l’environnement.
Pour diminuer l’apport d’engrais chimiques, comme l’azote ou le phosphore, certains cultivent des légumineuses, plantes qui pompent l’azote directement dans l’atmosphère. Certains se passionnent pour les mycorhizes, ces associations symbiotiques mi-plante mi-champignon qui sont capables de prélever le phosphore du sol.
Pour diminuer l’usage de pesticides, certains agriculteurs sèment leurs cultures en mélange avec d’autres plantes, qui attirent les insectes nuisibles. Ils tentent de protéger leurs cultures contre les maladies avec des huiles essentielles ; ils essayent de semer directement sous couvert végétal ou font pâturer leurs couverts par des moutons pour limiter l’usage d’herbicides. D’autres diminuent systématiquement les doses de pesticides, ou ne pulvérisent que sur les lignes de cultures pour diminuer les doses…
Échanger des savoirs pour avancer ensemble.
Tous ces essais, ces pratiques innovantes sont mis en place par les agriculteurs de nos campagnes. Certains s’inspirent d’échanges de savoirs avec leurs voisins, ou avec des agriculteurs et agronomes membres de réseaux tels que Greenotec, Terres Vivantes, Regenacterre,…Et puis pour partager les expériences, il y a les canaux de diffusion de contenu sur internet comme par exemple YouTube et ses influenceurs passionnés : Ver de Terre production, Frédéric Thomas ou Paul Robert , Sam agriculteur indépendant, La Vache Heureuse, … à découvrir pour mieux comprendre ces nouvelles pratiques !
Les défis sont immenses, et complexes, et les solutions tout aussi complexes à mettre en place… Chaque geste, chaque initiative compte. Et ne l’oublions pas, tous ces défis auxquels sont confrontés les agriculteurs aujourd’hui, ce sont les nôtres aussi. La responsabilité du futur de nos campagnes est dans les mains de tous… À commencer par consommer plus local ; à commencer par mieux comprendre ce qui se joue dans nos campagnes, et reconnaître la dynamique des agriculteurs pour faire face aux défis d’aujourd’hui.
Le GAL a pour mission de soutenir cette dynamique au travers d’actions qui seront établies en fonction des préoccupations et des attentes des agriculteurs ; notamment en facilitant les rencontres et les échanges de savoirs. Pour reprendre les mots des agriculteurs du Comice agricole Nivelles-Genappe : « En ces temps très particuliers pour notre agriculture, nous souhaitons encore nourrir l’espoir que se réunir est une des manières que nous avons d’avancer ensemble et de maintenir notre destinée entre nos mains. »
Vous êtes agriculteur et intéressé d’être tenu informé de nos actions, contactez-nous ! Vous êtes citoyen et curieux d’en savoir plus sur les projets en cours? Consultez la fiche du projet « Synergies en plaine agricole » et contactez Johanne Dupuis, Chargée de projet Agriculture au GAL Pays des 4 Bras.