Rencontre avec une écrivaine de Villers-Perwin : Melissa Collignon
Via le 38, Carrefour culturel, le GAL Pays des 4 Bras a aussi comme mission de promouvoir la production artistique et culturelle locale. Régulièrement, nous essayons de mettre en avant des artistes, des associations ou des acteurs culturels du territoire.
Aujourd’hui, nous vous invitons à découvrir une écrivaine de Villers-Perwin, Melissa Collignon, auteure de trois romans édités dans les maisons d’édition belges Dricot (« L’Avalant », 2015 – « Katharsis » – 2016) et Academia L’Harmattan (« L’œil des Capana » 2019).
Au 38, Carrefour culturel, on connaît bien Melissa, puisqu’elle y est en charge de la communication. Mais on vous laisse la découvrir…
En tandem dans la campagne bonsvillersoise…
Je suis née en 1980 en bord de Sambre belge, à Thuin plus précisément. J’ai étudié la communication pendant quatre ans à l’IHECS, enchaîné avec une spécialisation à l’UCL – un D.E.S en Action Humanitaire Internationale. Après deux ans au Mexique et une décennie d’un exil amoureux à Nivelles, j’ai finalement posé mes valises à Villers-Perwin, petit village niché dans la campagne hainuyère, à deux pas du Brabant wallon, où je travaille. J’y vis avec mon mari et nos trois garçons depuis près de cinq ans. Nous n’y connaissons pas grand-monde et c’est dommage, même si nous arpentons régulièrement la campagne bonsvillersoise avec notre tandem. Nous avons déménagé à la rue du Warchais pendant le confinement.
Le plaisir de lire et d’écrire
J’ai toujours beaucoup lu. Dès que j’ai été en âge de lire, je me suis plongée dans des romans. La Comtesse de Ségur était omniprésente sur ma table de nuit. Lire est sans doute ce qui m’a amenée à écrire, à vouloir créer mon propre univers. Ado, je tenais un journal. Le contenu n’était pas forcément très intéressant mais l’exercice quotidien de l’écriture l’était. Car j’en suis persuadée, c’est en lisant et en écrivant qu’on parvient à se lancer dans l’écriture d’un roman…
À vingt-cinq ans, je me suis lancée dans des concours d’écriture. J’ai été trois fois lauréate. Encouragée par ces résultats, j’ai réalisé qu’il y avait quelque chose à exploiter, d’autant plus que je prenais autant de plaisir à écrire qu’à créer des histoires. C’est essentiel pour un écrivain d’aimer ces deux aspects, ils sont pour moi essentiels à la construction d’un récit intéressant.
Le silence de la campagne
C’est dans le silence que je préfère écrire.. Mais il m’est primordial d’alterner les moments débordants de rencontres et d’interactions, avec d’autres, plus paisibles et silencieux… Pour cette phase, la vie à la campagne est parfaite, car j’y trouve le silence nécessaire à la rédaction et l’inspiration dans la beauté des paysages. Mais après quelques jours solitaires d’écriture, je ressens le besoin de prendre ma voiture pour aller voir des gens.
L’univers culturel
Je suis en charge de la communication au 38, Carrefour culturel, à Genappe. J’aime ce que je fais. Travailler dans un environnement culturel est stimulant. La communication me permet d’avoir de nombreux contacts à l’intérieur mais aussi à l’extérieur de la structure. Ce que j’aime dans ce métier, c’est qu’il évolue au rythme des technologies. Rien n’est donc figé, il faut écouter et s’adapter à l’environnement.
« L’œil des Capana »
Mon troisième roman [le 4ème est en relecture] s’intitule « L’œil des Capana » (2019) et est une épopée familiale au sens large… Il emmène les lecteurs à la rencontre de Clara et d’Adam qui vivent dans une grande demeure avec une chambre vide ; celle de leurs parents morts il y a dix ans. De ce décès soudain, les orphelins ont gardé un souvenir douloureux comme une pincette au creux du poignet, là où ça fait mal. Un jour, des lettres surgissent du passé. Elles relatent la vie d’un cirque étrange, l’œil des Capana. Dans cet endroit mystérieux, il est question d’une femme à barbe, d’un nain aux dents pointues, d’un homme élastique et de montagnes italiennes à traverser à dos d’éléphant. Tandis que la bruyante Clara tombe amoureuse d’un garçon muet, Adam se plonge dans ces intrigantes lettres qui le rattachent à son passé…
Des histoires de famille
J’ai une prédilection pour les histoires familiales. J’aime aborder la manière dont la filiation construit l’identité d’une personne, comment le terreau familial a un impact sur la construction de la personnalité. Mon quatrième roman abordera le déterminisme social, ou la façon dont certains se débattent pour sortir des sentiers tracés par l’héritage parental.
Une écriture qui évolue
Le temps qui passe change les perceptions. J’ai commencé à écrire l’Avalant, mon premier roman, il y a plus de quinze ans. J’avais alors vingt-cinq ans. Assez justement, mon regard a changé, ma façon de voir et d’écrire le monde aussi… Donner du relief aux mots et se saisir du réel pour en faire des fictions, c’est ce que j’aime faire. Et mon réel évolue sans cesse.
Se rendre perméable au monde
Aux jeunes auteurs, je conseillerais avant tout de relever la tête de son écran et se rendre perméable au monde. C’est essentiel pour accueillir l’inspiration. L’inspiration est plurielle, elle vient de tous les côtés, souvent là où on ne l’attend pas. Elle peut être dans une émission radio, dans un film, une série, dans la réplique d’un pote, un samedi soir au resto… Écouter est primordial pour ensuite écrire. Lire est aussi essentiel. Il y a de nombreuses manières de traiter un sujet, de nombreux angles… Aussi, je reste persuadée qu’il faut être lecteur avant de devenir écrivain. Lire de tout, dans n’importe quel ordre, par hasard ou nécessité, curiosité ou passion. C’est la première porte à ouvrir pour accéder à la création. Je dirais ensuite qu’il faut s’accrocher, écrire encore et encore, ne pas avoir peur de recommencer dix fois le même texte, de l’améliorer…
Des coups de cœur
Mon tout dernier coup de cœur a été pour Clara Dupont-Monod pour son très beau livre intitulé « S’adapter ». Elle traite du sujet du handicap avec beaucoup de justesse et de sensibilité.
De manière générale, je dirais que je suis plus attachée à des auteurs-autrices qu’à des ouvrages en particulier. Car dès que j’ai un coup de cœur pour un univers, je m’empresse de lire plus d’ouvrages de l’auteur et généralement, le coup de cœur se poursuit au fil des lectures.
Photo @ Katherine Longly
Au bistrot de la place T’sertsevens, comme partout à Thuin, on adorait parler de ceux de l’Avalant.
Le dimanche midi, quand le café était bondé et que les bateliers commençaient à être bourrés, on aurait pu penser qu’il s’y tenait un colloque tellement il y avait de l’animation. On parlait du Père et de la Mère jusqu’à l’écluse de Charleroi et on y allait gaiement car on l’avait bien remarqué, ces indiscrétions ne semblaient pas affecter le couple qui, assidûment silencieux, éternellement indifférent, ne s’apercevait même pas que toute la ville faisait de sa vie un mystère.
Opportuniste sans scrupules pour les uns, justicier pour les autres, Mathias Scalo est le fondateur de www.katharsis-video.be.
Chaque jour, il arpente les rues de Bruxelles pour filmer les incivilités et les poster on-line. Son business : l’humiliation. Entre insultes, colère et honte, Mathias sait exactement ce qui plaît à ses millions de followers. Alors il filme, sans cesse… Jusqu’au jour où c’est sa sœur jumelle, Marie Scalo, qui se retrouve à la une de son site, dans une humiliante mise en scène au terme de laquelle elle perd la vie…
Adam et Clara vivent avec leur tante. De leurs parents morts il y a dix ans, ils n’ont qu’un souvenir vague, douloureux comme une pincette au creux du poignet. Un jour, des lettres jaillissent du passé. Elles relatent la vie d’un cirque étrange, l’oeil des Capana. Cet endroit mystérieux est le refuge d’une femme à barbe, d’un nain aux dents pointues, d’un homme élastique et de montagnes italiennes à traverser à dos d’éléphant. Tandis que la bruyante Clara tombe amoureuse d’un garçon muet, Adam se plonge dans ces intrigantes lettres qui le rattachent à son passé…
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« L’oeil des Capana » est disponible au « 38 », Relais du Visiteur !
rue de Bruxelles, 38. 1470 Genappe